Jadis officiellement déclarée nuisible à la pêche, la loutre a été chassée sans pitié. Dans la seconde moitié du XX^e siècle, l’espèce était considérée comme disparue en Suisse. Ses populations disséminées en Styrie (A) et en Savoie (F) ont retrouvé le chemin de nos contrées au début de ce millénaire. Une première preuve de sa présence a été établie en 2009 dans une passe à poissons de la centrale hydroélectrique de Reichenau (GR) ; puis, tous les ans, d’autres observations fiables ont été effectuées tandis que des indices quant à l’arrivée de jeunes animaux ont été recueillis.

La loutre dépend d’un écosystème aquatique intact. Les efforts déployés en Suisse à ce jour pour préserver son habitat favorisent une réimplantation de l’espèce. Nous devons poursuivre sur cette voie de manière cohérente. L’objectif est de recréer des biotopes variés et interconnectés, comme ils existaient jusqu’au XX^e siècle, de sorte qu’une population de loutres puisse subsister à long terme dans notre pays.

L’une des conditions essentielles pour atteindre ce but : des cours d’eau propres et propices à la vie. C’est pourquoi la fondation Pro Lutra recommande l’acceptation des deux initiatives populaires pour une eau potable propre et pour l’interdiction des pesticides de synthèse, sur lesquelles le peuple est appelé à se prononcer le 13 juin. C’est un petit pas écologique pour les Suissesses et les Suisses, mais une étape majeure pour la survie des loutres femelles et mâles.